Vincent Presumey
J'ai assisté cette après-midi (par 42° sur la dalle du crématorium) aux obsèques d'un jeune homme de 20 ans. Pu dire à ses parents le soutien des amis d'ici, de toutes nationalités. Admiré leur choix, qui n'est pas seulement affectif mais totalement conscient, d'avoir apporté un plein soutien à ce pour quoi leur fils a vécu et est mort.
Adrien Dugay-Leyoudec était un gars bien comme ses camarades garçons et filles de la Légion internationale et il fallait le dire aussi à cause de cet État et de ses suiveurs qui veulent voir en lui et en elles et eux des "nazis" ou des "têtes brûlées".
C'est l'Espagne en 36 qui a été sa référence. Ce jeune homme pensait avant la guerre à l'action directe pour le climat. Lors du confinement il était parti marcher 70 km pour être à la montagne. Il aimait Cyrano de Bergerac et disait "je ne crois pas en Dieu mais je crois que chacun a une étoile".
Il se réjouissait d'avoir vu un hérisson, devant lui sur la ligne de front. Un ami à lui a écrit qu'il lui a changé la vie lors des conversations nocturnes en plein danger.
Il a été tué par un bombardement début juin, mort de ses blessures le 25 juin après avoir tenu le front à l'Est de Kharkiv pendant un mois.
En l'absence d'officiels français, la cérémonie civile, empreinte d'une spiritualité démocratique et humaine puissante, a été marquée par la présence officielle de l'armée ukrainienne, qui a fait don à sa mère du drapeau qui couvrait le cercueil. Hymne ukrainien et hymne à la joie ont ponctué la cérémonie.
Voila.
La guerre est loin, croyez-vous, amis français ? Aussi proche qu'un soleil de plomb. Mais le matin de l'histoire est lui aussi proche comme un gamin qui a décidé que le monde vivrait.