Courrier International
Selon des informations recueillies par le “Washington Post”, l’armée de Kiev aurait utilisé pour la première fois ces armes qui leur ont été récemment fournies par les États-Unis. L’annonce de leur livraison, début juillet, avait provoqué la colère de Moscou et le malaise de certains alliés de Kiev.
La raison pour laquelle ces armes sont considérées particulièrement dangereuses est tout de suite expliquée par The Washington Post.
“Les bombes à sous-munitions explosent en l’air au-dessus d’une cible, libérant des dizaines, voire des centaines de petites bombes sur une surface pouvant atteindre la taille de plusieurs terrains de football américain, détaille le quotidien d’outre-atlantique. Les enfants sont particulièrement vulnérables à celles-ci, car les sous-munitions peuvent ne pas exploser jusqu’à ce qu’elles soient ramassées, parfois des années après la fin d’un conflit.”
Ces caractéristiques les rendent donc particulièrement dangereuses pour la population civile, c’est pourquoi, elles sont interdites par le traité d’Oslo de 2008, signé par 123 pays, mais pas par la Russie, l’Ukraine et les États-Unis. Ces derniers, justement, ont décidé début juillet de livrer des armes à sous-munitions à Kiev. “Une décision difficile”, avait commenté Joe Biden lui-même au moment de l’annonce.
Des voix critiques s’étaient alors levées contre ce choix, même au sein des pays occidentaux, et Vladimir Poutine avait alors affirmé qu’il se réservait le droit de prendre “des mesures de représailles”, si des armes à sous-munitions étaient utilisées contre l’armée russe. Selon les informations du Washington Post, ce pas aurait désormais été franchi.
En effet, citant une source anonyme, le journal de la capitale américaine se dit en mesure d’affirmer que “Kiev a commencé à tirer des bombes à sous-munitions fournies par les États-Unis contre les forces russes dans le sud-est de l’Ukraine”. Ces munitions auraient été tirées sur des positions de l’armée de Moscou “pour briser les tranchées qui ralentissent les forces ukrainiennes cherchant à reprendre du territoire”.
Ainsi, à travers l’usage de ces nouvelles armes, Kiev espère pouvoir redynamiser sa contre-offensive qui, à ce jour, n’a pas permis de regagner des grandes portions de territoire.
Quant au danger représenté par les sous-munitions, le Washington Post rappelle que selon l’ONU celles-ci ont déjà été utilisées par l’armée russe en Ukraine, et qu’à en croire un rapport de Human Right Watchs, Kiev se serait déjà servi de ces armes pendant ce conflit, en utilisant un stock d’époque soviétique ou en tirant des armes fournies par des pays tiers. Des affirmations contredites à la fois par la Russie et par l’Ukraine.