Réseau Bastille
Depuis le 24 février 2022, la politique d’armement de l’Ukraine par les puissances impérialistes occidentales, et en premier lieu par les États-Unis, a été mesurée. Celles-ci ont tergiversé sur les armes à livrer et leurs délais d’acheminement, voire sur les capacités de l’armée ukrainienne à les utiliser. Elles ont été de plus incapables de planifier la production d’armes que l’Ukraine demandait afin de la fournir en quantité suffisante. Ces puissances sont loin d’avoir été des «Amazon », comme l’a dit le ministre de la défense britannique, mais plutôt des « Restos du cœur ».
En réalité, cette politique de rétention vise à pousser l’Ukraine à la négociation et en fin de compte à l’abandon de sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire. Cette politique peut se résumer ainsi : « Des armes pour résister mais non pour se libérer ».
Les armes à sous-munitions n’ont jamais figuré dans la liste des armements demandés par l’Ukraine . Cette proposition a été faite unilatéralement par Biden. Elles ne sont pas un choix de l’Ukraine, mais lui ont été imposées par défaut. Conscient de la nature de ces armes, l’état-major ukrainien a immédiatement établi les règles de leur usage. Historiquement armes d’agression (Vietnam, Cambodge, Irak…), les armes à sous-munition seront donc ici utilisées par un pays agressé sur son propre territoire, alors que la Russie, pays agresseur, les utilise depuis longtemps contre l’Ukraine.
Compte tenu de ces considérations, il ne saurait être question de dénoncer l’Ukraine, qui ,le dos au mur, ne peut qu’accepter ces armes de « dernier recours ».
Il est par ailleurs notable que les gauches ukrainiennes que nous soutenons activement et avec lesquelles nous sommes en relation étroite n’aient pas considéré le sujet comme primordial dans leur double combat: contre l’impérialisme russe et contre la politique néolibérale de leur propre gouvernement.