Révélations. L’Ukraine a envisagé des attaques contre les forces russes en Syrie

Les services de renseignements ukrainiens ont planifié l’hiver dernier des opérations contre les troupes russes et les mercenaires de Wagner sur le territoire syrien, jusqu’à ce que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, arrête la machine, révèlent des documents confidentiels américains qui ont récemment fuité.

“Le renseignement militaire ukrainien a élaboré des plans pour mener des attaques secrètes contre les forces russes en Syrie avec l’aide des Kurdes”, révèle The Washington Postsur la base de documents top secret provenant principalement du Pentagone publiés sur la plateforme Discord par Jack Teixeira, un membre de la garde nationale de l’Air Force de 21 ans arrêté le 13 avril dernier.

En ouvrant ce “nouveau front” à plus de mille kilomètres de l’Ukraine, Kiev avait pour objectif de frapper la Russie et le groupe paramilitaire Wagner, présents en Syrie, pour éventuellement forcer Moscou à redéployer en Syrie des forces engagées sur le front ukrainien.

L’armée russe est présente un peu partout sur le territoire syrien depuis l’intervention militaire de Moscou en 2015, qui a grandement contribué à sauver le régime de Bachar El-Assad.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a ordonné l’arrêt de ce projet en décembre dernier, mais des documents qui ont fuité montrent à quel point il était avancé.

Drones

Selon le plan de bataille monté l’automne dernier, qui a donc été abandonné, le renseignement militaire ukrainien envisageait de frapper les forces russes en ciblant les seuls mercenaires de Wagner, postés sur des installations pétrolières, en utilisant des drones, explique le Washington Post.

À cette fin, il était également question d’“entraîner des membres des Forces démocratiques syriennes (FDS)”, l’alliance militaire alliée des États-Unis, dans le cadre de la lutte contre le groupe djihadiste État islamique, qui contrôle la région autonome kurde du nord-est de la Syrie. Cependant, un porte-parole des FDS interrogé par le quotidien américain a démenti toute implication des forces kurdes dans un tel projet.

Ces documents suggèrent par ailleurs que la Turquie, également présente dans le nord de la Syrie, était au courant du plan ukrainien contre les forces russes en Syrie.

Un plan ambitieux qui comprenait “des contraintes logistiques potentielles”, mais aussi, sans doute, des contraintes géostratégiques, qui ont poussé Zelensky à mettre un coup d’arrêt à ce projet. “Il a pu le faire pour diverses raisons : la pression américaine, l’approvisionnement limité en drones de l’Ukraine ou des doutes quant à la réussite des attaques”, expliquent les documents obtenus par le Washington Post.